Nous voici sur l’édition 2016 de la mythique Transvésubienne, un millésime de transition qui s’annonce avec “seulement” 300 inscrits au départ de l’Ultratrans. Effectivement, le format de l’épreuve phare a été corsé puisque qu’il se déroule désormais sur 2 jours et cohabite avec deux épreuves plus abordables : la Trans 50 et la Trans Enduro. A n’en pas douter, cette Ultratrans est la réponse à l’évolution de nos vélos ces dernières années. Avec l’avènement des pneus Tubeless, l’utilisation des roues plus grandes mais aussi de suspension plus élaborées, l’équipe UCC a jugé qu’il était devenu trop facile d’être Finisher de la TransV… Et elle nous a donc concocté un itinéraire “Aller-Retour” Nice-Vésubie-Nice qui en a effrayé plus d’un mais qui aura finalement été une véritable réussite.

Côté Matos :

Le 29” tout suspendu 120 à 140mm est un must pour les nombreux passages dans les rochers. Notre vélo est idéal pour ce genre d’épreuves, il s’agit d’un VTT 29” Addictiv tout suspendu avec 120mm de débattement à l’arrière et 125mm à l’avant suite à une modification sur la fourche SR Suntour Axon Werx. Nos roues Duke Lucky Jack en carbone sont légères et robustes et avec 25mm de largeur entre crochets on obtient un beau ballon de pneus et ainsi plus de confort, moins de fatigue dans les bras.

Nicolas et moi optons tous les deux pour un Michelin Wild Race’R 2,25 à l’avant, une valeur sûre avec un gros volume d’air : 59mm de section une fois sur nos jantes et une grosse hauteur de flancs. Doté de bons crampons latéraux, c’est un pneu que nous connaissons déjà sur cette épreuve et dans lequel nous avons pleinement confiance. Nicolas a choisi un Crossmark Lust 29×2,10 à l’arrière, un pneu robuste et roulant. Le 2,25 conviendrait aussi très bien. Suite à la réussite de l’an passé, 5è sans crevaison, j’ai préféré resté sur le même montage : un Hutchinson Cobra Hardskin en 29×2,25.

Quelques autres points à ne pas négliger : mettre un peu plus de liquide préventif que d’habitude, monter des grips confortables : ESI Grips Chunky neufs, un développement plus petit : nous changeons le 34 dents habituel contre un mono plateau Rotor QX1 de 30 dents, et un disque de frein de 180mm à l’arrière. Après hésitation, nous avons conservé notre tige de selle classique sans être totalement convaincus par ce choix…Ce week-end nous aura prouvé que la tige télescopique est un composant très utile pour cette épreuve. Enfin, quelques sorties dans cette configuration pour valider le tout et s’habituer au vélo et s’est déjà l’heure de la Transvésubienne !


Crédit photo : Cyril Charpin

Samedi 14 Mai : Promenade des Anglais – Roquebillière

La grande nouveauté donc. Nous nous élançons de la promenade des anglais par groupe de 12 dans l’ordre décroissant des dossards, ce qui permet d’éviter les bouchons et attentes au départ de spéciales. Par chance, Nicolas et moi nous retrouvons dans le même groupe, celui des “Favoris”. Sous le soleil de la côté d’azur, c’est à petit rythme que nous longeons la mer au petit matin afin de rejoindre une route en lacets, puis une piste qui nous mènent au départ de la première spéciale. Un moment de pédalage détente qui permet de profiter pleinement de notre environnement tout en échangeant entre pilotes. Nous parlons aussi du tracé de la première spéciale que certains de notre groupe ont reconnu.

Déjà les VTTAE nous rattrapent facilement dans la montée. En pleine démocratisation, les principales marques de VTTAE ont voulu être représentées sur cette épreuve vitrine : on retrouve donc les top pilotes au guidon de Lapierre, Haibike, Moustache, Giant, Cube, Specialized équipés de différents moteurs BoschYamaha ou encore Shimano. Il y a un gros niveau dans cette catégorie !


Crédit photo : Cyril Charpin

Au sommet, nous baissons donc notre selle de 2/3cm afin d’être plus à l’aise dans la dernière partie de spéciale qui emprunte la piste d’entraînement de Nicolas Vouilloz. Une spéciale de 20 minutes : une descente rapide et caillouteuse, une portion de pédalage sur route et sentiers puis la partie DH plus engagée, oulala ! Ceux qui comme nous n’ont pas reconnu ce passage se font quelques belles frayeurs et perdent un peu de temps, mais rien de bien rédhibitoire, quelques dizaines de secondes tout au plus.


Crédit photo : Cyril Charpin

Après un arrêt ravito, c’est reparti pour une liaison assez longue qui emprunte du bitume et de beaux singletracks. C’est aussi ça cette journée, gérer les liaisons, prendre son temps, ça fait du bien ! Le ciel s’assombrit et l’orage annoncé dans l’après-midi délivre ses premiers coups de tonnerre mais par chance nous ne prendrons la pluie qu’une fois cette seconde et ultime spéciale terminée. Un peu moins de 45 min pour les meilleurs sur un tracé typé Allmountain avec des descentes rapides et portions de pédalage à flanc de montagne, des remontées très physiques, puis une dernière descente bien technique : pentes raides, sol humide et épingles. Cette spéciale me convient parfaitement et j’y prend une très satisfaisante 2è place derrière Alexis Chenevier, vainqueur des 3 dernières éditions.


Crédit photo : Cyril Charpin

Une belle journée de vélo qui se termine autour d’un repas à Roquebillère avant que chacun rejoigne son logement par le biais des navettes organisées pour monter à La Colmiane ou par son assistance personnelle. Plus à perdre qu’à gagner, il fut important de gérer son effort, son pilotage et son matériel en vue de la grosse journée du lendemain qui reste le gros morceau de l’Ultratrans. Aucun soucis de notre côté, même si on aime bien bricoler on s’abstiendra de tout arrangement mécanique le soir venu.


Crédit photo : Cyril Charpin

Côté sportif, les écarts restent faibles mais cette journée reflète tout de même la forme de chacun. Sans grosses surprises, Alexis Chenevier et Nadine Sapin sont déjà aux avant postes. Je suis 4è après les bonnes sensations sur la SP2, juste devant Nicolas qui a été très régulier sur la SP1 “Enduro” et la SP2 “All Mountain”. Autant dire qu’on est chaud bouillant pour la journée de dimanche ! Ca va être du grand VTT comme d’habitude sur la TransV.

Cette journée corse bien sûr l’épreuve mais pas de quoi effrayer outre mesure par rapport à une édition classique, en tout cas pas autant que l’on pourrait penser en regardant le programme. Pour nous, elle apporte surtout une grande touche de convivialité à l’épreuve, l’occasion de découvrir d’autres chemins et de prendre du bon temps. Nous avons apprécié l’excellent comportement des participants qui laissent passer les pilotes les plus rapides malgré les chemins étroits et escarpés. Je ne sais pas si c’est la difficulté du terrain, la distance, l’environnement ou simplement l’état d’esprit, en tout cas, c’est un bonheur de retrouver cette mentalité, cette humilité.


Crédit photo : Cyril Charpin

Dimanche Samedi 14 Mai : Promenade de Anglais – Roquebillière

Raccourci par rapport aux deux dernières éditions, on revient à un tracé plus originel, plus direct. 7h15, c’est le grand départ ! La meute s’élance, le plus dur reste à faire, le plus beau est à venir. Ceux qui connaissent déjà ont forcément en tête ce splendide début de course avec ce long single à flanc de montagne avec une vue saisissante sur le massif du Mercantour. A l’avant de la course, les outsiders ne chôment pas. Yohan Sert, Konny Looser et Gustav Larsson sont de sacrés moteurs. Après 1 heure de vélo, je suis 5è mais déjà à 4 minutes de ce groupe, Alexis Chenevier est intercalé, Nicolas pas loin derrière. Mais il faut gérer le matériel, le physique, être vigilant sans cesse tout en essayant d’être rapide.

Première sanction pour le premier groupe avec une petite erreur d’orientation juste avant la descente d’Andrion, un excellent mélange de roches, pierres, épingles rendu un peu fuyant par la pluie de la veille. Ensuite ce sera un beau single à flanc pour rejoindre le fameux Brec d’Utelle et son portage épique vélo sur le dos. Enfin la remontée sur le vélo pour attaquer la descente mythique que nous attendons tous, que certains redoutent, que d’autres adorent. Ce début de tracé qui mêne au village d’Utelle est somptueux !

Entre le Brec d’Utelle et la Madone d’Utelle c’est à mon tour de commettre une erreur. Comme à chaque fois ou presque j’en connais la cause : une baisse de la concentration l’espace de quelques secondes. A l’occasion d’une portion plus facile, je file droit sur une pierre sans soulager le vélo. En l’espace d’une demi-seconde mon pneu arrière est à plat, voici ma première crevaison en 4 ans de participation à la TransV. Déçu mais pas abattu, j’ai de quoi réparer et un podium paraît toujours abordable car il peut se passer tellement de choses encore sur les 35kms restants. Rouler en chambre-à-air est en revanche un véritable handicap désormais, d’autant que dans un excès de confiance je ne suis parti qu’avec une seule chambre-à-air.


Crédit photo : Cyril Charpin

Désormais 9è, la course continue. Nicolas est 7è un peu devant moi, j’essaye de le rattraper pour que l’on roule ensemble. Il fuse le bougre. Nous filons vers la Madone d’Utelle… Je ne sais pas trop quoi dire car la Madone est un vaste sujet. Plus sérieusement, quand j’ai appris que certains avaient tout passé sur le vélo, j’ai fait une recherche sur les clubs de pétanque autour de chez moi. Car cette descente est improbable, d’abord ce single entre deux roches (photo) puis un champ de grosses pierres et de dalles en dévers puis une autre portion bien raide. Allez, nous avouons avoir fait un peu de marche à pied.


Crédit photo : Cyril Charpin

Une fois la Madone franchie, la portion suivante est un pur régal ! Cette descente qui nous emmène à Pont de Cros demande fluidité, vitesse, anticipation, vigilance. Dans les toutes dernières marches, je lui fais même don de ma chambre-à-air. Ma seule et unique chambre-à-air… et le pneu est déchiré. I’m done ! Je m’y attendais. La réparation prendra plus de 30 minutes car personne n’a de quoi me dépanner rapidement. Mais il faut finir, j’ai envie de finir. Le parcours est si beau, la météo si clémente.


Crédit photo : Cyril Charpin

C’est reparti pour moi, Nico est toujours bien placé. On attaque une partie très dure physiquement, alternant portage et courtes portions de pédalage. Avec le soleil qui chauffe de plus en plus et la distance parcourue, c’est un passage clé qui a dû en faire souffrir plus d’un. Nicolas baisse un peu de rythme, je randonne vu le temps déjà perdu avec l’objectif de ne pas crever une 3è fois et de me faire plaisir. Le ravitaillement à Levens sera le bienvenu, du salé svp : fromage et chips au menu ! Cette pitance gouleyante a le don de nous revigorer sacrément.

Plein fer pour ce final, une nouvelle partie qui mène au mont Cima, une piste, du portage. J’ai envie d’arriver, j’abandonne donc un compagnon d’aventure pour filer vers Nice. Il s’ouvrira le coude juste après une chute dans une nouvelle descente bien engagée tracée par Xavier Marovelli, un Enduriste de Levens, avec qui nous avons pu discuter la veille grâce au format liaison. Une TransV sans chute n’est pas une vraie TransV n’est ce pas !


Crédit photo : Cyril Charpin

Il reste le Mont Chauve, qui fait office d’ultime portage pour peaufiner le bronzage cycliste. C’est l’heure de puiser dans les dernières ressources car d’après Georges Edwards, la vue sur la mer se mérite. Une fois au sommet, on plonge sur Nice, par la descente habituelle “marteau-piqueur” qui permet d’obtenir une musculature de rêve et d’aller à la plage malgré le bronzage (cycliste).

Finalement 17è, je retrouve Nicolas dans l’aire d’arrivée, pas de soucis pour lui, il termine 8è et gagne en espoir, ça fait plaisir !

Enchantés par le WE et par le nouveau format sur 2 jours. Un tracé très complet, une épreuve légèrement durcie techniquement, endurisée en quelques sortes par rapport au tracé 100kms plus “roulant” des deux années précédentes. Physiquement, cela ne nous a pas paru beaucoup plus dur que les éditions précédentes car le Samedi nous roulons beaucoup en liaison ou à hautes intensités puis le dimanche nous avons environ une heure de moins au compteur et ce n’est pas négligeable. Chapeau à l’organisation car ce n’était pas facile de trouver un bon compromis dès la première Ultratrans.

Longue vie à la TransV !

À propos de l’auteur : Eglantine Amevet

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